Pendant le temps du Jubilé, le Père Ambroise Riché nous propose un parcours sur la confession.
Quelques critères pour discerner mon péché
Lorsque je fais mon examen de conscience, je discerne dans ma vie ce qui me fait vivre. Pour rendre plus sûr cet examen voici quelques notions utiles à connaitre ; dans un péché on considère trois aspects : la matière du péché, les circonstances du péché, l’intention du péché.
La matière du péché : c’est l’objet choisi par ma volonté quand elle accomplit un acte. Ma conscience doit m’aider à discerner s’il s’agit d’un vrai bien ou d’un bien seulement apparent. Nous pouvons ainsi choisir la violence, le vol, la médisance, le meurtre…en vue d’un faux bien.
L’intention : c’est la finalité recherchée dans l’acte que je commets. Je peux par amour de Dieu faire tel bien, aider telle personne. Attention : une intention bonne ne rend ni bonne, ni juste une action qui est en elle-même désordonnée. Par exemple : mentir pour épargner à quelqu’un une sanction méritée. Il n’est jamais permis de faire un mal pour qu’il en résulte un bien. Une intention mauvaise peut rendre mauvaise une action en soi bonne. Par exemple : rendre un service dans le but d’être remarqué (c’est de la vaine gloire).
Les circonstances de l’acte posé sont des éléments secondaires. Elles contribuent soit à aggraver soit à diminuer la nature mauvaise de nos actes (par exemple : le montant d’un vol, la personne à qui j’ai volé : si c’est un très pauvre c’est encore plus grave). Les circonstances peuvent d’une manière légère ou très importante atténuer ou augmenter notre responsabilité (agir par vengeance ou par peur, agir en étant pleinement libre ou sous une contrainte importante…).
Dans tous les cas, quelles que soient l’intention et les circonstances, il existe des actes qui par eux-mêmes demeurent toujours gravement illicites en raison de leur objet : le blasphème, le parjure, l’homicide, l’adultère. Tuer un innocent sans défense (avortement par exemple) ne sera jamais déclaré comme un acte neutre ou bon.
Un dernier aspect à considérer est ma conscience. La conscience n’est pas un droit d’agir selon mes envies. Elle n’est pas infaillible, elle peut se tromper, et se laisser entrainer par mes passions qui ne conduisent pas automatiquement au bien. La conscience est ainsi plutôt en nous ce lieu intime où nous sommes en contact avec la vérité divine, la vérité du bien et du beau, le lieu d’ouverture et de communion à Dieu qui nous parle. Nous pouvons ouvrir cette conscience ou au contraire la fermer et ne pas l’écouter. Dans cette conscience a été inscrite en tout homme une loi que nul ne peut ignorer, la loi naturelle, rappelée dans le décalogue. Ainsi, tout homme sait que le vol, le meurtre, la médisance, l’adultère… sont des maux à ne pas commettre. Tout homme et tout chrétien en particulier se doit – parce qu’il en va aussi de sa dignité d’homme libre – d’éclairer et de former sa conscience, à la lumière de sa raison, de la Parole de Dieu, des enseignements donnés avec autorité par le magistère de l’Église, assisté par l’Esprit-Saint. Le Seigneur nous invite à sortir des zones grises pour entrer vraiment dans la lumière.
Je peux aussi m’accuser de n’avoir rien fait pour y voir clair dans telle situation, d’avoir par paresse négligé d’éclairer ma conscience. J’ai certes commis tel acte sans mesurer sur le moment qu’il était mauvais, mais alors que j’aurai pu (et même dû) le découvrir, je suis resté dans l’ignorance.
Mise en œuvre : m’interroger : y a-t-il des aspects de ma vie morale dans lesquels je sens que je suis peu réceptif à ce que ma conscience me dicte, à ce que l’évangile ou l’Église me demande ? Aller vérifier, notamment dans le catéchisme ou auprès d’une personne qualifiée, ce que dit vraiment l’Église, l’évangile. Voici quelques domaines possibles : rapport à l’argent, au bien commun, à la fraude, à la vie naissante et finissante, à la sexualité…
Père Ambroise RICHÉ
À suivre…