Pendant le temps du Jubilé, le Père Ambroise Riché nous propose un parcours sur la confession.
Sans l’éclairage de l’Esprit qui est amour, pas de confession.
Après avoir fait notre confession des merveilles de Dieu, de toutes les marques concrètes de son amour pour nous, n’allons pas trop vite à l’aveu de nos péchés. Celui qui voudrait confesser tout de suite ses péchés ne saurait pas ce qu’est la confession : il pourrait bien formellement exprimer l’aveu de ses fautes, mais s’il lui manque l’amour, cela ne lui sert de rien. Sans l’amour véritable, pas de repentir sincère, pas de contrition qui ouvre à la miséricorde du Seigneur. Sans l’amour, l’aveu n’est qu’un abominable abaissement d’esclave, ou le fait d’une conscience dérangée qui se flagelle elle-même. Et rien de tout cela ne plait à Dieu. Sans l’amour serait-ce alors vraiment la confession des péchés, et non pas une simple liste d’infractions ou de scrupules que nous exposons ? Dieu n’attend pas de notre part une espèce de déballage impudique de tout ce que nous avons sur le cœur, de ce qui peut-être nous préoccupe ou nous humilie et qui n’est peut-être pas l’essentiel, et touche souvent davantage notre ego plutôt que la vérité de notre relation d’amour à Dieu et à nos frères.
Puisque le péché touche d’abord à la relation d’amour, à cet amour vivant personnel qu’est Dieu lui-même présent dans notre âme, pour bien préparer notre confession, il faut demeurer dans l’amour et non pas en faire une simple étape pour passer à autre chose. Il s’agit pour cela de nous laisser emplir par l’Esprit-Saint, de laisser par l’Esprit-Saint, l’amour de Dieu éclairer ma vie. Dans la confession, Dieu demeure à toutes les étapes Celui qui est à l’initiative, qui le premier agit. Alors avec l’Esprit-Saint, laissons Dieu agir le premier dans son amour pour éclairer nos vies. Saint Paul dit : « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné. » Aucun homme ne sait vraiment ce qu’il y a en lui. Il y a des choses en nous, que même notre esprit ne voit pas, parce qu’il ne veut pas les voir, ou parce qu’il ne peut pas les voir. Mais l’Esprit de Dieu, lui qui nous a créé dans l’amour, lui sait tout et connait tout. D’ailleurs Dieu et son amour sont les seuls à avoir le doigté suffisant, pour déplier délicatement ce qui dans mon cœur est froissé, sans tout déchirer. L’amour de Dieu et son Esprit sont les seuls à pouvoir éclairer mon cœur sans l’éblouir, sans le mettre à nu dans une espèce de transparence humiliante ; l’amour de Dieu et son Esprit sont les seuls à me permettre d’aller visiter ces zones d’ombre que je n’ose pas voir seul, ces zones qui sont parfois humiliantes pour moi, ou bien douloureuses, ou bien ces zones que je ne vois pas parce que ce sont autant de lieux qui me laissent dans l’indifférence, comme tous ces péchés d’omission par exemple : précisément parce qu’ils ne sont pas replacés dans la logique de l’amour. Avec l’Esprit-Saint, nous apprenons ainsi à ne pas essayer de nous scruter à partir de notre propre jugement mais à partir de Sa lumière qui est en même temps cet amour, qui saura dévoiler notre cœur de manière bien plus pénétrante et douce, que la lumière de notre seul jugement.
Mise en œuvre : Prenons le temps, aujourd’hui et dans les jours qui viennent d’invoquer l’Esprit-Saint, de prier l’Esprit-Saint, de lui demander de nous remplir de l’amour même de Dieu, et de savoir dans la lumière et la chaleur de cet amour nous regarder.
Père Ambroise RICHÉ
À suivre…