Bien cachée dans le cœur du vieux centre de Nanterre, heureux celui qui découvre la cathédrale Sainte-Geneviève – Saint-Maurice de Nanterre !
De la Gaule jusqu’au 17e siècle
L’emplacement de la cathédrale Sainte-Geneviève – saint-Maurice remonte au 5ème siècle à l’époque où la Gaule était sous domination romaine. Nous en connaissons d’ailleurs mieux son histoire grâce à la naissance de Sainte Geneviève à Nanterre en 420. Dès la mort de cette dernière, à Paris en 580, les pèlerinages s’organisent autour du puits miraculeux où sa mère est guérie de cécité. La chapelle souterraine à proximité rappelle la maison natale de notre sainte.
Nanterre est traversée par la Guerre de Cent ans, les invasions normandes, les guerres de religions et si nous avons peu d’archives concernant l’église Saint-Maurice, église paroissiale de Nanterre, nous connaissons les personnages illustres qui venaient y faire leurs dévotions.
Au 11ème siècle, la chapelle Sainte-Geneviève est construite, englobant le puits dans sa nef et un regain de pèlerins ravive la dévotion à notre sainte dans la ville. L’église paroissiale de style gothique du 13ème siècle est reconstruite.
C’est surtout à partir du 17ème siècle que la vie de la paroisse est bien renseignée grâce à la nomination du Père Paul Beurrier, de l’Abbaye de Sainte-Geneviève à Paris, nommé Prieur-curé de Nanterre pour y construire un séminaire. Le dynamisme de ce curé contribuera aux rayonnements de la paroisse avec les visites d’Anne d’Autriche et de Louis XIII qui venait prier au puits de Sainte-Geneviève. A la fin du 17ème siècle, une façade de style jésuite est ajoutée.
De la Révolution à nos jours
Malheureusement, les saccages de la Révolution ravagent complètement la chapelle Sainte-Geneviève et transforment l’église Saint-Maurice en Temple de la Raison… Elle sera rendue au culte catholique mais la mémoire de sainte Geneviève, privée de sa chapelle aux dévotions et pèlerinages, se perd dans la mémoire des nanterriens…
En 1925, un nouveau curé est nommé, le chanoine Jules Froidevaux qui souhaite doter le lieu de naissance de sainte Geneviève d’une basilique de pèlerinage digne de la sainte. Projet ambitieux dans cette période de l’entre-deux guerres mais sa foi et son enthousiasme rassemblent les paroissiens et les mécènes.
L’architecte Georges Pradelle et le fresquiste Paul Baudoin conduisent les travaux et la décoration intérieure à fresques. Malheureusement, le chantier s’interrompt en 1929. Le transept relate l’histoire de la sainte coté nord et le vitrail de la Vierge Marie et la fresque du couronnement au sud, la chapelle saint Loup et saint Germain qui abritait le baptistère et les voutes et bandeaux sont terminés mais le clocher du 13ème reste en place. Les travaux reprennent en 1932 grâce aux Chantiers du cardinal qui terminent le chœur et la crypte. Par contre, l’ancienne nef s’ouvre encore sur la nouvelle église.
En 1966, le diocèse de Paris l’érige au titre de cathédrale du diocèse.
En 1973, l’ancienne nef du 13eme est détruite. Une nouvelle façade forme l’entrée monumentale d’aujourd’hui. La façade en métal et en verre est réalisée par Pierre Sabatier en 1974 avec une porte monumentale en laiton embouti, étain et plomb sur le thème du buisson ardent.
En 1975, le clocher du 14ème est inscrit au Monuments Historique et depuis 2010, la cathédrale Sainte-Geneviève – Saint-Maurice de Nanterre dans son ensemble est classée aux Monuments Historiques pour ses remarquables fresques des Années 30 de plus de 1000m².
La cathédrale a fait l’objet d’importants travaux de restauration en 2013.
Estimés à cinq millions d’euros, les travaux ont été dirigés par les architectes Jean-Marie Duthilleul et Benoît Ferré, financés pour deux millions par la ville de Nanterre et trois millions par le diocèse qui fait appel à la générosité des habitants des Hauts-de-Seine à travers une collecte de dons.
Le chœur liturgique est remanié avec le grand autel avancé dans l’esprit de la liturgie de Vatican II. Un nouvel ambon et une cathèdre sont renouvelés. Un magnifique baptistère est créé dans la chapelle Sainte-Geneviève, rappelant le baptême par immersion dans le Jourdain.
Une équipe de plus de dix restauratrices, conduite par Mme Castelbajac, restaure les 1000 m2 de fresques laissant apparaître les couleurs et le talent des artistes de ces années 30.
Le carmel de Clamart, qui ferme en 2013, offre deux présents à la cathédrale. en souvenir de leurs 90 ans de présence dans le diocèse. Les sœurs dotent la cathédrale de reliques de sainte Geneviève, miraculeusement préservées à la Révolution, lesquelles trouvent naturellement leur place dans la châsse réalisée dans les années 30 dans la chapelle Saint-Loup – Saint-Maurice. Elles offrent également une magnifique statue de la Vierge à l’enfant en pierre polychrome, du 14ème siècle qui prend place dans le chœur. Cette statue était présente dès la fondation du Carmel en France en 1920.
En 2017, l’extérieur près du puits, une mosaïque monumentale est inaugurée. Cette œuvre est d’un artiste slovène d’inspiration byzantine et représente sainte Geneviève confiant au Christ la ville de Paris.
La cathédrale Sainte-Geneviève – Saint-Maurice rayonne aujourd’hui de la présence chrétienne dans le diocèse au cœur de Nanterre. De nombreux pèlerinages et visites y sont organisés pour pèlerins et visiteurs.
Ne manquez pas de venir y prier et la visiter, vous y serez accueillis.
Livres sur la cathédrale Sainte-Geneviève – Saint-Maurice de Nanterre
Nous vous conseillons les deux ouvrages suivants édités par la paroisse, disponibles à l’accueil paroissial :
- Découvrir la cathédrale Sainte-Geneviève de Nanterre (10€)
- Un curé dans la tourmente de son temps – l’abbé Paul Beurrier, Prieur-curé à Nanterre de 1635 à 1653 (15€)